Quelles motorisations alternatives pour décarboner le transport de marchandise ?

Les émissions du secteur du transport de marchandise, et particulièrement celles causées par les poids lourds, constituent l’obstacle majeur à l’accomplissement de l’objectif de décarbonation du secteur du transport. La flotte de poids lourds, fonctionnant pour la quasi-totalité au carburant fossile traditionnel, devra être remplacée par des alternatives n’émettant pas de GES en phase d’utilisation à horizon 2050.  Se pose ainsi la question des alternatives les plus pertinentes pour remplacer la motorisation thermique.   

D’un point de vue climat, trois solutions permettent de décarboner les poids lourds à hauteur des enjeux climatiques (voir graphique ci-dessous) : le biogaz (mais pas le gaz naturel), les batteries électriques et l’hydrogène bas carbone. 

Parmi celles-ci, le biogaz est utilisé dans un moteur à combustion, ce qui implique des émissions de particules fines, et un niveau de bruit supérieur aux véhicules à motorisation électrique (véhicule fonctionnant à l’hydrogène vert ou à l’électricité). De plus, les capacités de production de l’hydrogène bas-carbone et le biogaz ont des gisements limités, avec une forte concurrence des usages entre les différents secteurs économiques qui ont également besoin de ces vecteurs énergétiques pour décarboner leur secteur. Par exemple, le secteur aérien et maritime, ou certaines industries chimiques recourant à l’hydrogène ne peuvent utiliser des batteries pour se décarboner, et vont devoir puiser dans les ressources limitées de biométhane et d’hydrogène. Ainsi, dans une logique d’ensembleles véhicules électriques (à batteries) sont donc les plus adéquats pour la décarbonation du transport de marchandises urbain et péri-urbain. 

L’électrification est ainsi en train de s'imposer comme l'option privilégiée pour la décarbonation du secteur. Les constructeurs de poids lourds projettent qu’environ 40-50% de leurs ventes seront des camions zéro émission (principalement à batteries) d’ici 8 ans, en 2030.

En plus d’une offre grandissante de poids lourds électriques, les réglementations plus restrictives poussent également vers une accélération de l’électrification. En effet, les réglementations sont de plus en plus coercitives pour les constructeurs, qui devront réduire d’au moins 30% en 2030 (objectif revu d’ici la fin de l’année, à priori à la hausse) la moyenne d’émissions de tous les véhicules neufs vendus sur une année[4]. Et concernant les transporteurs, de zones à faibles émissions (ZFE) ont déjà été mises en place dans 11 métropoles françaises, et le seront dans toutes les villes de plus de 150 000 habitants d’ici à 2025[5].

 

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